Sunday, July 28, 2024

Ste Rita

 


SAINTES PRIÈRES ET DÉVOTIONS: Sainte Rita de Cascia



Jour 1 : L'enfance

 

Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, c'est moi qui vous ai choisis (Jn 15, 9-17)

Extrait de la biographie de sainte Rita :

« Une perle précieuse dans un monde aride »

Rita ! Margarita de son vrai nom. Ce joli nom vient du latin « margarita », qui veut dire « perle ». Antoine Lotti et Aimée Ferri, les parents de Rita, vivaient dans un petit village de l'Ombrie appelé Roccaporena. Pas grand-chose n'est connu d'eux, sinon leur réputation de bonté, vertu d'autant plus appréciable qu'à leur époque les petits villages étaient cruellement divisés. La politique opposant les Guelfes et les Gibelins n'intéressait pas le couple. Ils cherchaient, au contraire, à calmer les esprits et les rivalités. Ce rôle leur valut le surnom « les portes-paix du Christ », modèle que Rita va imiter. Mais durant des années la joie et la tranquillité de ce couple furent troublées par une douleur secrète due au manque d'enfant. Ils avaient bien de fois adressé à Dieu leurs prières les plus ardentes à ce sujet. Leur prière sera exaucée en mai 1381, quand l'inattendu se produisit. Dieu leur donna un enfant, une petite fille. Elle reçut à son baptême, en l'église Sainte-Marie de la Plèble à Cascia, le nom de « Margarita ». Mais les voisins et les proches de la famille préférèrent le diminutif familier « Rita », nom par lequel elle sera appelée durant toute sa vie.

Le premier signe d'une enfance miraculeuse et d'une vie fructueuse : les abeilles ! La tradition rapporte qu'un jour, la petite Rita, déposée à l'ombre d'un arbre, dormait paisiblement dans sa corbeille d'osier, tandis que ses parents travaillaient aux champs. Et voici qu'à la grande surprise d'un moissonneur qui passait par là, l'enfant fut entouré par un essaim d'abeilles, qui entraient dans la bouche et les narines de l'enfant sans la piquer. Ce passant qui venait de s'entailler la main et rentrait au village pour se faire soigner, courut vers l'enfant, et tenta d'écarter les abeilles par un geste de la main blessée. Tout d'un coup celle-ci était instantanément guérie. La scène fut rapportée à Roccaporena et les gens en étaient frappés. Son souvenir est rappelé par une fresque peinte dans la petite chapelle érigée sur la place. Cette tradition est considérée comme un symbole de ce que serait cette enfant : douce comme le miel et travailleuse comme une abeille.

Vous êtes mes amis... Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, c'est moi qui vous ai choisis.

Quel bonheur pour nous, au début de cette neuvaine, que d'entendre une telle déclaration d'amitié de la part du Seigneur. 

En fait, qu'y a-t-il de plus beau dans la vie, qu'une amitié, et pas avec n'importe qui, mais avec le Seigneur de la vie ; avec celui même qui nous as créé et nous recrée chaque jour pour nous partager sa vie en Jésus-Christ. 

L'extrait de la biographie de sainte Rita commence par une histoire d'amitié entre un couple et le Seigneur. Antoine et Aimée Lotti, les parents de Rita, ont obtenu cet enfant comme don de Dieu, en réponse à des longues années de prières. Dieu n'abandonne jamais ses amis, il ne déçoit jamais leurs espoirs. 

Et dès les premiers instants de la vie de sainte Rita, Dieu va commencer à lui témoigner son amitié, à travers des signes annonçant une vie fructueuse. La tradition discerne dans le premier miracle de la vie de sainte Rita, cet essaim d'abeilles qui envahit l'enfant sans lui faire du mal, le signe de ce que serait cet enfant : « douce comme du miel et travailleuse comme une abeille ». Ce moissonneur qui a vu ce miracle, a été le premier à gouter du fruit de la vie bénie de cet enfant. 

Aujourd'hui encore, comme du vivant de la sainte, la vie de Rita continue à produire du fruit pour la gloire de Dieu et pour le salut de croyants, parce que vécue en amitié intime avec le Seigneur. Aujourd'hui, le Seigneur nous annonce cette bonne nouvelle : que non seulement nous sommes ses amis, mais encore que c'est lui qui nous a choisis ; cette amitié n'est pas de notre initiative, ce n'est pas nous qui venons solliciter son amitié, mais c'est lui-même, le Seigneur, qui nous choisit. 

La vie chrétienne n'est rien d'autre qu'une existence menée sous le signe de cette amitié avec le Christ, mort et ressuscité. Et cette vie ne peut  porter son fruit que dans la mesure où nous permettons à cette amitié avec Dieu de grandir et de s'épanouir. La prière sous toutes ses formes, est un moyen qui nous permet de grandir dans cette amitié avec le Seigneur. Car, toute vie qui s'épanouit sous le signe de l'amitié avec Dieu, dans le Christ et par l'Esprit, porte beaucoup de fruit. 

Que cette neuvaine soit pour nous une occasion de faire encore une fois dans notre vie, l'expérience de l'amitié du Christ, et que par l'intercession de sainte Rita, nous puissions grandir dans cette amitié avec le Christ.

Prière à sainte Rita :

"Sainte Rita, enfant aimable et pieuse, jeune fille respectueuse, serviable et dévouée envers les parents, obtenez de Dieu beaucoup de grâces aux enfants, aux jeunes et aux familles.

Sainte Rita, sainte des causes désespérées, des causes impossibles, j'ai confiance en votre puissante intercession auprès du Seigneur.

 

Obtenez-moi de Dieu « l'espérance confiante » qui ne trompe pas et le désir ardent des biens immortels, et je vous prie instamment de m'obtenir aussi la grâce (exprimer la grâce que l'on désire).

 

 

Jour 2 : Education et mariage

 

 

Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Et mon commandement le voici : aimer-vous les uns les autres comme je vous ai aimé (Jn 15, 12-17) 

Extrait de la biographie de sainte Rita : 

Certains récits de la vie de Rita n'ont pas su éviter le piège de présenter la jeunesse de Rita sous des aspects excessivement idéalisés. On met l'accent sur la piété de ses parents, sur l'éducation de la jeune Rita à la prière, aux bonnes mœurs, et aux vertus qu'elle a progressivement acquises sous le regard admiratif des voisins. 

Pourtant, en agissant ainsi, on ampute sa biographie d'un aspect tellement important qu'on la rend, du coup, incomplète : l'éducation. 

En fait, enfant, Rita reçut une éducation qui ne se limitait certainement pas à l'apprentissage du catéchisme et des prières qu'elle reçut surement avec beaucoup de ferveur. Outre cette piété que lui transmirent ses parents, Rita avait reçu une instruction supérieure à la majorité des femmes de son temps. Elle savait lire et écrire et connaissait le latin. Cet aspect de la vie de la sainte est exprimé par un tableau que l'on retrouve dans l'église saint Augustin où on la voit avec un bréviaire à la main, ouverte sur une page où l'on peut lire "Visitatio Beatae Mariae Virginis"   (Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie). Les tableaux, vitraux, statues contenus dans l'église de Roccaporena contribuaient à éveiller l'intelligence et le cœur de la jeune Rita. 

La tradition rapporte aussi que la jeune fille se passionnait de la Bible, spécialement des scènes évangéliques que lui expliquait sa maman, la belle « légende dorée » des saints d'autrefois et de ceux qui étaient plus récents, comme François d'Assise. Cependant, un sujet était dominant parmi d'autres : le Crucifix. Ce Crucifix si impressionnant de tant d'églises italiennes, était son meilleur livre, qui lui apprenait l'amour de Jésus pour l'humanité.

Donner de l'amour à un homme qui ne le mérite pas, à l'instar du Christ pour les hommes ! Bien qu'elle désirait la vie religieuse en laquelle elle voyait la voie pour aimer et servir l'humanité comme le Christ, Rita obéit à la volonté de ses parents âgés, qui désiraient la voir marier, et l'y poussèrent. 

Ses parents savaient que Paul Mancini, son fiancé, ayant connu une enfance tourmentée, ne serait pas l'époux idéal. Mais ils crurent que la douceur de Rita pourrait peut-être améliorer son caractère et en faire un bon père de famille. À une époque où les mariages se concluaient selon les intérêts des parents, Rita épousa Paul malgré elle, vers l'âge de 18 ans. 

Le tempérament difficile de cet homme rendit les premières années de son mariage éprouvantes. Mais Rita compris très vite que derrière le caractère dur et conflictuel de son mari, se cachait un cœur bon et honnête. Avec patience et douceur, elle mènera le bon combat du chrétien jusqu'à réussir à changer ce mari violent en bon père de famille, mais surtout en bon chrétien, grâce à l'amour dont elle lui témoignait. 

La croix acceptée par la jeune femme, lui valut le bonheur conjugal. Si donc les chrétiens ont pris l'habitude de confier à sainte Rita les situations matrimoniales difficiles, c'est parce qu'elle en avait fait l'expérience, et avait su les surmonter par la seule vraie victoire : celle de l'amour qui est plus fort que tout.

Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Mon commandement le voici : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé.

Sœurs et frères, qu'y a-t-il de particulier dans la manière dont Jésus nous a aimé ? Certains pourront dire, pas grand-chose, peut-être ; et d'autres pourront dire, beaucoup de choses. Mais j'en soulignerai deux. La première, Jésus a donné son amour si grand, si pur et si divin, à une humanité pécheresse qui ne le méritait pas. La deuxième, il nous a aimés jusqu'au bout, jusqu'au sacrifice suprême de la croix.

Ces deux affirmations prises ensemble donnent celle-ci : Jésus-Christ a aimé jusqu'au don de sa propre vie, des hommes et des femmes qui ne méritaient pas un tel amour. 

L'extrait de la vie de sainte Rita qui nous est raconté aujourd'hui, nous parle de son mariage. Adolescente, Rita caressait le rêve d'une existence donnée au Christ et au service de l'humanité à travers la vie religieuse. Mais, une fois adulte, elle se voit pousser dans les bras d'un homme qu'elle n'a pas choisi, mais seulement par obéissance à la volonté de ses parents qu'elle chérissait. Et pas n'importe quel homme, un certain Paul Mancini, bien connu pour son tempérament violent et difficile. 

Mais à l'exemple du Christ, la douce Rita s'engage, par le lien du mariage, à donner de l'amour, un amour pur et sincère, à Paul, à un homme qui ne le méritait pas, à cet homme que Rita va porter, comme le Christ sa croix, avec patience et douceur, jusqu'à le changer en bon mari, père de ses enfants, grâce à l'amour dont elle lui témoignait. 

À l'exemple du Christ, Rita accepte de sacrifier son rêve de jeunesse, pour obéir à ses parents, qui ne voulaient pas voir leur fille unique aller loin d'eux dernière les murs du monastère à Cascia. 

Cette croix que sainte Rita a accueillie par amour et avec foi, deviendra le passage vers le bonheur conjugal. 

Si Jésus nous commande de nous aimer les uns les autres, non pas comme nous l'entendons, non pas comme nous le pouvons, mais comme lui, Jésus, nous a aimé, c'est parce qu'il sait, que l'amour humain est parfois entaché d'égoïsme, de narcissisme, et du péché ; et que c'est seulement en essayant d'aimer d'un amour semblable au sien, que nous pouvons tout, car l'amour, s'il est authentique, est plus fort que tout, et que grâce à l'amour et nom de l'amour, même les croix les plus lourdes de la vie deviennent faciles à porter. 

Que sainte Rita nous obtienne de nous aimer les uns les autres, comme le Christ nous aime.

Prière à sainte Rita :

" Sainte Rita, vous avez beaucoup souffert du caractère violent, brutal de votre mari, mais vous lui êtes restée fidèle, attentionnée, douce, patiente, aimable. Vous avez tellement prié pour lui qu'il s'est repenti, corrigé et devenu bon époux et bon père.

Sainte Rita, veillez sur les foyers. Obtenez aux époux la force, le courage pour vivre ensemble dans la paix, l'amour et la fidélité. 

Sainte Rita, sainte des causes désespérées, des causes impossibles, j'ai confiance en votre puissante intercession auprès du Seigneur.

 

Obtenez-moi de Dieu « l'espérance confiante » qui ne trompe pas et le désir ardent des biens immortels, et je vous prie instamment de m'obtenir aussi la grâce (exprimer la grâce que l'on désire).

 

 

Jour 3 : Vie familiale et service du prochain

 

 

Vous n'appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde (Jn 15, 18-21)

Extrait de la biographie de sainte Rita : 

À Roccaporena, la maison où a vécu le couple Paul et Rita Mancini (Maison Mancini) est maintenant convertie en chapelle où les fiancés vont faire bénir leurs promesses, tandis que son alliance de mariage et son chapelet de paysanne sont gardés au monastère de Cascia. Cette alliance était pour Rita le symbole d'un sacrifice qui devait ensuite se changer en joie et bénédictions, lorsque Paul se convertit. Le chapelet, quant à lui, nous révèle le secret le plus intime de la victoire de Rita sur les épreuves de la vie chrétienne et conjugale : la prière et la pénitence. Notre Seigneur ne dit-il pas que certains démons ne peuvent être chassés que par la prière et la pénitence (cf. Mt 17,21) ? Rita fut une femme de prière. Elle avait une grande dévotion au Christ souffrant, et son chapelet est le témoignage de sa piété mariale.

Une vie de prière incarnée par des œuvres de charité ! Rita ne se contentait pas que de prier. À son époque, les pénitences corporelles étaient à l'honneur, parfois même de façon excessive. En évoquant les douleurs du Crucifié et de Marie sa mère, elle les rapprochait des événements de sa propre vie, y puisant courage, espérance et persévérance. Mais Rita ne priait pas seulement pour elle-même. D'ailleurs, elle priait beaucoup moins pour elle-même, que pour les membres souffrants du Corps du Christ, et sa prière était nourrie par l'action en faveur des pauvres. Près de la « Casa Mancini » à Roccaporena, se trouvait un petit dispensaire appelé « Lazaret », où les pauvres étaient soignés par des femmes bénévoles. Rita en était évidemment une. Ses hagiographes louent sa grande générosité envers les malheureux, générosité que son mari approuvait. 

Les chrétiens discernent dans cet exemple de la vie de sainte Rita, l'une des exigences de toute vie chrétienne, à savoir l'articulation entre la prière qui est avant tout une affaire du cœur et respiration de l'âme, avec la vie qui implique l'ouverture à la volonté de Dieu, à aider ses semblables et travailler à l'édification d'un monde juste et fraternel.

Vous n'appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde.

Sœurs et frères, comment vivre en étant pleinement dans le monde, sans être du monde ? Tel est le grand défi de la vie chrétienne depuis toujours, mais plus encore en ces temps qui sont les nôtres. 

Aujourd'hui, l'extrait de la vie de sainte Rita nous la présente comme une femme de prière et d'action, tout à la fois. Sa grande dévotion au Christ souffrant et à la Vierge Mère de notre Seigneur, se traduisaient dans une intense vie de prière, et celle-ci s'exprimait par les œuvres de la charité ! Dans une société où les conflits entre familles et entre clans étaient à la mode, sainte Rita, tout comme ses parents, ne s'est pas laissée contaminer par cette mode. Elle se sentait, bien au contraire, sœur et proche de tout le monde. 

 

Voilà pourquoi, sa prière et son action ne connaissaient ni barrière, ni frontière. On le voit clairement, sainte Rita vivait et agissait suivant des critères autres que ceux de sa société. 

 

C'est vrai que la tradition chrétienne discerne dans cet exemple de la vie de sainte Rita, l'expression de l'une des exigences fondamentales de toute vie chrétienne : l'articulation entre la foi qui s'exprime dans et par la prière, et la vie qui s'exprime par les œuvres, l'action. 

Mais il y a bien plus que cela. Vivre en chrétien, en disciple du Christ, c'est s'appliquer chaque jour, avec la grâce que Dieu communique, à fonder notre existence et notre agir, nos jugements et nos choix, non pas sur les tendances et les critères du monde, mais sur le Christ, notre seul modèle, notre seul et unique critère. 

Car, en Jésus-Christ, il n'y a ni barrière ni frontière, il n'y a pas de catégorisation entre de gens que l'on devrait aimer et pour qui l'on devrait prier, et d'autres qu'on ne peut pas aimer et à qui on ne doit même pas penser. Sainte Rita l'avait bien compris. 

Vivre en étant pleinement dans le monde, mais sans être du monde, c'est savoir contempler le Christ, comme dirait un grand théologien, c'est savoir « regarder le Christ », dans sa vie, dans sa souffrance, dans sa passion, dans sa mort, et enfin, dans sa résurrection. 

Que sainte Rita nous obtienne de toujours savoir contempler le Christ.

Prière à sainte Rita :

"Sainte Rita, vous avez toujours accueilli les pauvres, secouru les malades avec tant de douceur, de générosité, de bienveillance.

Vous donniez du pain et de la nourriture, des soins, mais aussi de l'affection fraternelle.

Aidez-nous à être bons et généreux envers ceux qui souffrent.

Sainte Rita, sainte des causes désespérées, des causes impossibles, j'ai confiance en votre puissante intercession auprès du Seigneur.

 

Obtenez-moi de Dieu « l'espérance confiante » qui ne trompe pas et le désir ardent des biens immortels, et je vous prie instamment de m'obtenir aussi la grâce (exprimer la grâce que l'on désire).

 

 

 

 

Jour 4 : Deuils cruels de ses parents et de son mari

 

 

Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur (Jn 14, 15-21)

Extrait de la biographie de sainte Rita : 

Comme nous tous, Rita a connu les épreuves de cette vie, particulièrement les deuils. 

Ses parents étaient déjà avancés en âge lors de sa naissance et ils eurent très tôt besoin de son soutien. Ce fut sans doute une des raisons pour lesquelles Rita accepta de se marier, pour rester aux côtés de ses parents. On pense même que les deux ménages ont vécu ensemble dans la « Casa Mancini », peu avant la mort de ses parents. Une telle cohabitation ne pouvait que rendre les choses plus délicates, vu le tempérament difficile du mari. Il fallait que Rita soit un modèle de douceur et qu'elle leur cache bien des incompréhensions, pour que ses parents ne souffrent pas trop en partageant la vie dans son foyer. Tout son voisinage reconnaissait en elle « l'épouse patiente ».

Antonio et Aimée Lotti sont morts, croit-on, à quelques jours d'intervalle. Il est beau de voir deux époux qui se sont mutuellement soutenus jusqu'à la vieillesse, partageant le meilleur et le pire, obtenir de se suivre de près pour le grand départ. 

Rita put sentir qu'ils ne l'abandonnaient pas, constatant les progrès dans la conversion de son mari. Et le ménage connut alors plusieurs années de bonheur conjugal, jusqu'à la soirée tragique où arriva la terrible nouvelle. 

En revenant de Cascia, Paul avait été assassiné. Ce drame resta inexpliqué. Certes cet homme, autrefois insolent et orgueilleux, s'était fait bon nombre d'ennemis. Mais depuis des années, suite à son mariage, il avait beaucoup changé et il ne donnait plus de raisons à personne de le haïr, ce qui a laissé croire qu'il pourrait sans doute avoir été victime de quelque « vendetta ». 

Ce fut une grande douleur pour Rita qui voyait s'effondrer le bonheur de son foyer. C'était probablement en l'an 1417. Grâce au Christ mort et ressuscité, la mort chrétienne a pris un sens positif. « C'est là une parole certaine : si nous mourons avec Lui, avec Lui nous vivrons » (2 Tim 2,11). 

Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur. (Jean 14, 15-21)

Sainte Rita est une femme qui a vécu une vie ordinaire de façon extraordinaire. Elle a été mariée, elle a eu des enfants, elle s'est occupé de ses parents âgés, elle venait en aide aux pauvres de son village. Dans toutes ces situations, elle a vécu, comme nous tous, des joies et des peines, parfois extrêmes. Pensons en particulier à la mort violente de son mari assassiné sans raison.

Sainte Rita a souffert, énormément, mais elle ne s'est pas écroulée, parce qu'elle vivait tous ces événements, heureux ou malheureux, avec la force de l'EspritC'est bien Lui le Défenseur que Jésus a promis à ses disciples, l'Esprit Saint qui est envoyé par le Père dans le cœur des croyants pour que toute leur vie soit divinisée : les joies, les peines, le travail quotidien, les engagements dans la famille ou dans la société. « Tout ce que l'homme humanise, disait un théologien, Dieu le divinise », c'est-à-dire lui donne une dimension éternelle. Même les événements qui humainement n'ont pas de sens, comme la mort de ceux qu'on aime, les injustices, les douleurs trop lourdes à porter, l'Esprit Saint donne à celui qui continue à croire et qui continue à aimer la force de les surmonter et de retrouver, au-delà de la souffrance, des chemins de vie.

Jésus lui-même a subi la mort cruelle de la Croix. Mais parce qu'Il l'a affronté avec la force de l'Esprit Saint, avec l'Amour qui pardonne et qui fait confiance, la Croix est devenu instrument de vie, passage vers la plénitude de la Résurrection, et pas seulement pour lui-même mais pour toute l'humanité à qui est désormais promise la plénitude de la vie et de la joie éternelle.

Demandons à Sainte Rita de nous aider à vivre chaque dimension de notre existence, chaque instant de notre vie, en nous laissant guider intérieurement par la Lumière et la Force de notre Défenseur, l'Esprit Saint. Alors, l'ordinaire de nos jours deviendra l'extraordinaire de Dieu.

Prière à sainte Rita :

" Sainte Rita, vous avez été durement éprouvée par la mort de vos proches. Vous avez connu la solitude.

Vous avez donné tout votre temps à la prière, à l'accueil des pauvres, aux soins des malades.

Priez pour ceux qui sont durement éprouvés par la mort d'un être cher, pour ceux qui se retrouvent seuls. 

Sainte Rita, sainte des causes désespérées, des causes impossibles, j'ai confiance en votre puissante intercession auprès du Seigneur.

 

Obtenez-moi de Dieu « l'espérance confiante » qui ne trompe pas et le désir ardent des biens immortels, et je vous prie instamment de m'obtenir aussi la grâce (exprimer la grâce que l'on désire).

 

 

 

 

Jour 5 : Une mère chrétienne

 

 

Quand viendra le Défenseur, l'Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur. Et vous aussi vous allez rendre témoignage, car vous êtes avec moi depuis le commencement (Jn 15, 26 – 16, 4a) 

Extrait de la biographie de sainte Rita : 

Paul et Rita Mancini eurent deux fils, sans doute des jumeaux, ou du moins nés très près l'un de l'autre. Ils ont dû naître à la fin de la première année de mariage car ils étaient déjà presque adultes à la mort de leur père. La tradition n'est pas tout à fait précise sur leurs noms, même si on parle de l'un comme s'appelant Jean-Jacques et l'autre Paul-Marie. 

Rita emmenait ses enfants avec elle au « Lazaret » dès leur plus tendre enfance, afin de visiter les pauvres et les infirmes. C'étaient de véritables exercices de charité, plus efficaces que toutes les recommandations qu'elle aurait pu leur faire en parole. Le père approuvait cette méthode d'éducation et il secondait sa femme de son mieux.

Mais après l'assassinat de leur père, Rita ne peut hélas transmettre à ses fils une des plus grandes vertus chrétiennes : le pardon et l'oubli des injures. Bien qu'elle-même ait pardonné de tout son cœur et priait pour que ses fils reçoivent la grâce de pardonner aussi, elle ne put transmettre à ces derniers les mêmes sentiments de miséricorde. 

Ne voyant dans la contrée que des manifestations de haine entre clans, la « vendetta » qui régnait autour d'eux, avec ses faux sentiments d'honneur à venger, les fils de Rita ne pouvaient ni comprendre ni suivre leur mère quand elle leur rappelait l'enseignement du Seigneur : « Aimez vos ennemis… Priez pour ceux qui vous persécutent » (cf. Mt 5,44). 

Craignant de voir ses fils perdre leur âme en croyant honorer la mémoire de leur père, Rita formula une prière, dans un élan héroïque pour ses sentiments chrétiens, que la tradition rapporte en ces termes stupéfiants : « Prends-les, Seigneur, plutôt qu'ils ne t'offensent ! » Peu après la mort de leur père, on rapporte que « ses fils furent appelés à une vie meilleure ». 

Quand viendra le Défenseur, l'Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur. Et vous aussi vous allez rendre témoignage, car vous êtes avec moi depuis le commencement  (Jn 15, 26-27). 

Ces paroles de Jésus à ses disciples, le soir du Jeudi saint, viennent éclairer la vie et le témoignage de sainte Rita. 

Avant d'être "sainte Rita", c'est-à-dire la sainte vénérée et priée, cette femme a été une villageoise, une native d'un petit village de l'Ombrie, Roccaporena. La sainteté de Rita a d'abord été une sainteté de tous les jours. Elle a été une de ces saintes de la porte d'à côté, pour reprendre une expression du Pape François. Avant d'être la sainte des miracles qu'elle obtiendra pour les autres à la fin de sa vie et après sa mort, elle a été la sainte du quotidien. 

Portée par l'Esprit de vérité, elle a rendu témoignage au Père et au Fils tout au long de sa vie. Et sans doute, un de ses plus grands témoignages fut celui du pardon, un pardon généreux accordé à l'assassin de son mari et à sa famille. 

Dans la prière du Notre Père, nous disons : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. » Et sur la croix, Jésus dira : « Père pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font » (Lc 23, 34). Le pardon chez Rita nous met au centre de la vie chrétienne authentique.

Cet impératif intérieur du pardon, Rita voulait le transmettre à ses deux fils, Jean-Jacques et Paul-Marie. Après le meurtre de leur père, ces deux jeunes, poussés par les mœurs du temps qui réclamaient de laver l'honneur de leur père par la vendetta, choisiront la voie du sang. Rita fera tout son possible pour les détourner de cette entreprise funeste, apparemment sans succès. C'est finalement la maladie qui les empêchera de commettre l'irréparable. 

Demandons à Rita de nous obtenir la grâce d'un cœur qui pardonne. Demandons-lui aussi la grâce de ne pas nous décourager si notre témoignage n'est pas pas toujours reçu et compris par nos proches, s'il est parfois rejeté même par ses propres enfants. Rappelons-nous que c'est Dieu qui est le Maître ultime des cœurs, non pas nous.

Prière à sainte Rita :

 

"Sainte Rita, vous avez apporté tant de soins, de patience, de douceur mais aussi de fermeté dans l'éducation de vos enfants, leur donnant toujours le bon exemple.
Soutenez les parents dans la tâche si difficile et délicate, si importante, dans la bonne éducation de leurs enfants.

Sainte Rita, sainte des causes désespérées, des causes impossibles, j'ai confiance en votre puissante intercession auprès du Seigneur.
Obtenez-moi de Dieu « l'espérance confiante » qui ne trompe pas et le désir ardent des biens immortels, et je vous prie instamment de m'obtenir aussi la grâce (exprimer la grâce que l'on désire).

 

 

 

Jour 6 : L'entrée au monastère

 

 

Si je ne m'en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous  (Jn 16, 5-11) 

Extrait de la biographie de sainte Rita :  

1417 ! C'est l'année terrible pour sainte Rita, restée seule au monde après avoir perdu ses parents, son mari et ses fils. 

C'est aussi l'année de l'espérance pour l'Église qui sort enfin du Grand Schisme. 

Rita a près de 40 ans, elle paraît seule, mais pas isolée. Elle vit avec ceux qui sont retournés vers le Père, ceux qui sont devenus ses « saints » personnels. Elle leur parle, les prie et leur demande conseil. 

Malgré les épreuves de la vie, elle avait su garder précieusement dans son cœur, somme un trésor, son désir de vie religieuse et son amour pour une vie recueillie dans la prière et la pénitence. 

Dans sa vie de mariée, elle avait essayé de pratiquer de son mieux les trois vertus évangéliques : obéissance, pauvreté et chasteté, qui sont les trois piliers de la vie monastique. Maintenant, Rita voulait se donner entièrement au Seigneur. Elle se sentait attirée vers le monastère Sainte Marie-Madeleine des Augustines de Cascia. Mais on refusa de l'y accueillir, non pas à cause de son veuvage, mais à cause de l'histoire du meurtre sanglant de son mari et des ennuis que cela pouvait causer au petit monastère, dont faisaient partie certains membres du clans des meurtriers de son mari.

Pourtant, une solution devait bien exister, avec l'aide du Ciel ! Rita implora ses « avocats », saint Jean-Baptiste, saint Augustin et saint Nicolas de Tolentino (un saint, membre de l'Ordre Augustinien, qui avait inspiré sa vocation). 

Elle surmonta l'obstacle au premier abord infranchissable : la haine qui séparait plusieurs familles de Cascia, et qui avait déjà causé la mort de son mari. Il fallait arrêter la spirale de la « vendetta ». Avec humilité et courage, elle allait de maison en maison, demandant à toutes les familles ennemies de se réconcilier. Elle priait en même temps le Seigneur, par l'intermédiaire de ses « Saints Protecteurs », et Dieu lui accorda ce miracle de paix, pour elle-même et pour la ville. Et, selon l'usage de l'époque, elle obtint que cette réconciliation soit signée devant un notaire. 

C'est seulement après cette réussite extraordinaire que Rita put finalement franchir le seuil jusque là inaccessible du monastère de Sainte Marie-Madeleine. L'imagination populaire a vu dans cette réussite un « envol » de Rita, accompagnée de ses « Saints Protecteurs », depuis le rocher de Roccaporena jusqu'à la clôture du monastère. Ces Saints l'y auraient fait entrer, toutes portes closes, et la communauté religieuse ne pouvait que donner son accord.

Si je ne m'en vais pas, dit Jésus, le Défenseur ne viendra pas à vous (Jn 16, 5-11) 

Les disciples de Jésus ont vécu trois avec lui. Ils ont entendu ses paroles réconfortantes sur le Royaume des cieux, ils l'ont vu accomplir des guérisons et accorder le pardon de Dieu. Ils se sentaient bien auprès de lui, en paix, en sécurité. Ils auraient voulu qu'il reste toujours avec d'eux.

Mais Jésus leur annonce autre chose. « Si je ne m'en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous ». Jésus parle ici du départ de sa passion et de sa mort. Il doit partir afin que vienne un don plus grand encore que sa présence physique, le don de l'Esprit Saint en eux.

Sainte Rita a toujours voulu devenir religieuse. Déjà toute petite elle veut entrer au monastère. Mais ses parents en décident autrement et lui imposent le mariage. Rita y voit la Volonté de Dieu. Elle renonce à son propre projet et s'engage généreusement dans la vie de famille.

Quinze ans plus tard, c'est sa vie familiale qui vole en éclat. Son mari est assassiné et ses deux enfants meurent de maladie. Sainte Rita vit cette immense douleur dans la foi.

Lorsqu'elle veut entrer au monastère une autre épreuve l'attend : elle se voit refuser cette entrée tant que les clans en guerre ne se seront pas réconciliés. Une condition pratiquement impossible à réaliser. Mais Rita ne se décourage pas : elle visite les familles, exhorte les uns et les autres à la paix, elle prie sans relâche. Et contre toute attente, elle obtient la double grâce: les familles se réconcilient et  elle peut entrer au monastère. 

La Volonté de Dieu est un Mystère. C'est certainement la Volonté de Dieu que nous nous engagions dans toutes sortes de projets positifs, familiaux, professionnels ou sociaux. Mais il arrive aussi que nos projets s'effondrent, que des obstacles insurmontables viennent tout compromettre. Il nous semble alors que Dieu s'oppose à ce qu'il nous a Lui-même demandé. C'est à n'y rien comprendre. Mais c'est à ce moment-là qu'entre en jeu une foi supérieure, celle qui adhère à l'incompréhensible Volonté de Dieu. « Si je ne m'en vais pas, vous ne recevrez par le Défenseur».

Cultivons nos projets, nos espoirs, nos idéaux, confions-les à Dieu dans la prière, mais accueillons aussi dans la foi tout ce qui arrive effectivement, tous les événements, heureux ou malheureux. Car toujours Dieu veut nous donner infiniment plus que ce que nous demandons et espérons.

Que Sainte Rita nous aide à garder comme elle une confiance inébranlable en l'amoureuse Providence de Dieu. 

Prière à sainte Rita :

" Sainte Rita, penchez-vous avec bonté vers ceux qui vous invoquent, ne sachant plus où aller et qui sont las, découragés, prêts à succomber au désespoir.

Exaucez nos prières, soulagez nos souffrances, et essuyez nos larmes. 

Sainte Rita, sainte des causes désespérées, des causes impossibles, j'ai confiance en votre puissante intercession auprès du Seigneur.

 

Obtenez-moi de Dieu « l'espérance confiante » qui ne trompe pas et le désir ardent des biens immortels, et je vous prie instamment de m'obtenir aussi la grâce (exprimer la grâce que l'on désire).

 

 

Jour 7 : Le miracle de la vigne et l'obéissance

 

 

Quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité, il vous conduira vers la vérité tout entière (Jn 16, 12-15)

Extrait de la biographie de sainte Rita : 

Rita est entrée grâce à l'intervention spéciale de Dieu au monastère de Sainte Marie-Madeleine de Cascia. 

Elle a 40 ans et déjà, derrière elle, tout un passé d'épouse, de mère et de veuve. Il lui faut cependant faire son noviciat. Un nouveau temps d'épreuves s'ouvre donc devant elle et les supérieures avaient tendance à vouloir éprouver les âmes ayant une forte personnalité, surtout pour les former aux vertus d'humilité et d'obéissance. C'est ce qui se produisit pour Rita et donna lieu à ce qu'on appelle le miracle de la vigne. La mère Prieure de Cascia, elle aussi, ordonna à Rita d'arroser tous les jours, pendant longtemps, une plante desséchée qui se trouvait au fond du verger. Rita, obéissante, accomplit scrupuleusement cette mission pendant tout le temps qui lui avait été imposé.

La tradition rapporte qu'un beau jour ce bois sec bourgeonna, puis commença à fleurir miraculeusement, devenant une vigne qui donnait des raisins plus beaux et plus savoureux que partout ailleurs. 

De nos jours encore, on bénit ce raisin produit par la « vigne du miracle » et on le distribue aux bienfaiteurs du couvent. Si la vigne miraculeuse n'est pas un fait historique, la tradition quant à elle est belle et bien pleine d'enseignements. 

Ce que nous devons en retenir, c'est son caractère symbolique : l'obéissance fidèle par amour de Dieu, quelles que soient les circonstances, ne restera jamais sans récompense. Elle nous élèvera et portera en nous tout son fruit pour la gloire de Dieu et pour le salut de nos frères et sœurs en humanité.

Quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité, il vous conduira vers la vérité tout entière. (Jn 16, 13).  

Jésus promet à ses disciples « l'Esprit de vérité », qui fait connaître le Père et le Fils. « Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : "l'Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître” (Jn 16, 15). La promesse de Jésus est ferme, elle est totalement fiable. Ce qu'il dit, il le fait ; ce qu'il promet, il le donne. La Pentecôte est le signe incontestable du don de l'Esprit à ses disciples.

Ainsi, depuis la Pentecôte, l'Esprit est donné ; encore faut-il l'accueillir. En cela aussi, Rita nous est donnée en exemple. Elle a écouté la voix de l'Esprit qui lui soufflait d'entrer au monastère Sainte Marie Madeleine à Cascia, malgré son âge, pour y vivre son désir ardent de consécration à Dieu. Cette docilité a été testée à son entrée au noviciat. Son âge de femme mûre -elle avait environ 40 ans- ; son expérience de vie : épouse, mère, veuve ; les complications survenues avec la mort de son mari où elle a dû lutter pour réconcilier les familles antagonistes... Tout cela pouvait faire craindre la capacité de cette femme exceptionnelle et libre à se plier à la discipline stricte de la vie monastique. 

La maîtresse des novices a voulu mettre à l'épreuve son humilité et son obéissance. On lui demanda d'arroser un pied de vigne desséché, chose apparemment inutile, voire absurde. Sa docilité à l'Esprit lui a permis d'accomplir cette tâche sans rechigner. La vigne a fleuri, signe du déploiement encore plus grand des fruits de l'Esprit dans le cœur de Rita. L'Esprit me glorifiera, il rendra témoignage en ma faveur, et vous aussi vous rendrez témoignage (Jn 15, 26. 27 ; 16, 14) avait dit Jésus. Rita, par sa docilité à l'Esprit, par son obéissance aimante, a rendu témoignage au Fils et a glorifié le Père. Regarder Rita, c'est apercevoir quelque chose du visage du Christ, doux et humble de cœur. Regarder Rita, c'est contempler l'Esprit Saint à l'œuvre dans le cœur des personnes qui l'accueillent en profondeur.

Demandons à Rita de nous obtenir la grâce d'une plus grande docilité à l'Esprit Saint afin de pouvoir accueillir dans nos vies la richesse d'amour et de vie que le Père veut donner à ses enfants, et rendre témoignage au Fils bien-aimé.

Prière à sainte Rita :

" Sainte Rita, partout, toujours, dans toutes les circonstances et les états de vie, vous avez été modèle de piété, d'humilité, de générosité, de patience, de charité. 

Aidez-nous à devenir, à rester toujours humbles et petits devant Dieu, bons et généreux envers notre prochain. 

Sainte Rita, sainte des causes désespérées, des causes impossibles, j'ai confiance en votre puissante intercession auprès du Seigneur.

 

Obtenez-moi de Dieu « l'espérance confiante » qui ne trompe pas et le désir ardent des biens immortels, et je vous prie instamment de m'obtenir aussi la grâce (exprimer la grâce que l'on désire).

 

 

 

Jour 8 : Le stigmate de l'Epine

 

 

Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre, Allez ! De toutes les nations faites des disciples : Baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit (Mt 28, 16-20)

Extrait de la biographie de sainte Rita : 

Au Moyen Âge, le culte de la Passion de Jésus avait pris une ampleur difficile à imaginer de nos jours. Dès le treizième siècle, cette dévotion était si vive chez un saint comme François d'Assise, qu'il mérita d'en recevoir les stigmates dans son propre corps. 

Un siècle plus tard, la même chose advint à une dominicaine, la grande Catherine de Sienne, qui reçut les stigmates du Christ à la Pentecôte de l'an 1374, et pria le Seigneur de les garder invisibles. 

Quant à Rita, elle reçut aussi cette faveur 15 ans avant sa mort. Le Vendredi Saint de l'an 1442, elle s'était rendue avec ses sœurs à l'église Sainte-Marie de la Plèbe, pour l'office de la Passion de Notre Seigneur. La prédication vibrante du religieux chargé des exercices du Carême, saint Jacques de la Marche, frappa si vivement sœur Rita qu'elle en revint toute bouleversée. Revenue en hâte au couvent, elle se retira dans sa cellule et se jeta au pied du Crucifix, pleura amèrement et supplia Jésus de lui accorder au moins une petite partie de ses peines. Une des épines de la couronne de Jésus la blessa au front avec une telle force que Rita porta cette plaie, quinze années durant, jusqu'à la mort et, encore aujourd'hui, elle reste visible sur sa dépouille.

Rita avait créé dans cet ermitage ce qu'elle appelait ses « stations » de la Passion de Notre Seigneur. Un coin de la cellule représentait pour elle le Calvaire, un autre le Sépulcre, et ainsi de suite. Parcourant ces lieux saints spirituels, elle était en prière continuelle, au point d'en ressentir souvent physiquement une souffrance qui allait jusqu'à des évanouissements. 

En mémoire de ces quinze dernières années de souffrances du à cette plaie miraculeuse, les dévots et dévotes de sainte Rita ont institué la pratique dite des « Quinze jeudis », qui rappelle le don de l'Épine que Jésus offrit à sa bien-aimée servante Rita, et célèbre la marque de l'amour que Rita reçu de son Sauveur de communier à sa Passion. 

Le Christ souffrant en croix reste, à travers toute la Tradition de l'Église, la force et la consolation de ceux qui souffrent de toutes les formes humaines de détresses de l'âme et du corps.

Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre, dit Jésus aux apôtres avant son retour auprès du Père. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : Baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. (Mt 28, 16-20)

Le Christ Jésus donne mission à ses disciples de proclamer le Royaume de Dieu, c'est-à-dire, d'annoncer à tout homme qu'il est aimé de Dieu, inconditionnellement, que sa vie a un sens, que le mal, que tout mal, est vaincu par la puissance du Christ. C'est la mission de l'église et de chaque chrétien.

Une mission enthousiasmante. Mais comment faire ?

Il n'y a pas de recette. Pas de recette, mais un principe fondamental  l'efficacité de notre évangélisation est directement proportionnelle à la profondeur de notre union au Christ.

Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, qui n'est jamais sorti de son monastère, a été proclamée patronne des missions. C'est son amour enflammé pour le Christ, son désir qu'il soit connu et aimé de tous qui l'a fait rayonner dans le monde. « L'amour, écrit-elle, renferme toutes les vocations. Au cœur de l'Eglise je serai l'amour ».

De la même façon, Sainte Rita, restée dans son monastère, puis dans l'isolement de son ermitage, ne vivait que pour l'amour du Christ. Le stigmate de la couronne d'épine qu'elle porte au front est le signe de son union profonde à la Passion du Christ. Sa prière était continuelle. Les gens ne s'y trompent pas.  Déjà ses contemporains venaient la voir de loin pour obtenir des grâces. Une mère était venue lui confier la guérison de sa fille gravement malade. Elle la retrouva guérie dès son retour chez elle.

Depuis sa mort Rita rayonne et annonce le Christ. Des milliers, des millions de personnes sont évangélisées par la vie et la prière de Sainte Rita.

Ce rayonnement évangélique de Rita et de Thérèse nous rappelle que la conversion des hommes au Christ dépend d'abord et avant tout de notre prière. Chacun selon notre vocation nous devons témoigner de la vérité de l'évangile, mais ce qui convertit les cœurs c'est la grâce. Et la grâce nous pouvons l'obtenir par la prière, la nôtre et celles des saints qui sont nos grands frères et nos grandes sœurs dans le Ciel et don l'intercession est si puissante. Confions à Sainte Rita la grande cause de l'évangélisation. Qu'elle intervienne auprès de Dieu pour que tous les hommes découvrent l'Amour du Christ.

Prière à sainte Rita :

"Sainte Rita, animée d'un grand amour de Jésus crucifié, désirant partager ses souffrances pour sauver les âmes, vous avez été marquée au front d'une plaie de la couronne d'épines du Christ. 

Obtenez-nous de mieux comprendre le prix du sang versé par Jésus-Christ, la grandeur de son amour dans le don qu'Il fit de sa vie, pour nous racheter du péché. 

Sainte Rita, sainte des causes désespérées, des causes impossibles, j'ai confiance en votre puissante intercession auprès du Seigneur.

 

Obtenez-moi de Dieu « l'espérance confiante » qui ne trompe pas et le désir ardent des biens immortels, et je vous prie instamment de m'obtenir aussi la grâce (exprimer la grâce que l'on désire).

 

 

 

Jour 9 : Une vie recluse et le jour de la vraie naissance

 

 

Amen, amen, je vous le dis :  “ Je vous reverrai, et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l'enlèvera  (Jn 16, 20-23)

Extrait de la biographie de sainte Rita : 

Après son pèlerinage à Rome à l'occasion du Jubilé de 1450, Rita vécut au monastère de Cascia les dernières années de son pèlerinage terrestre dans une spiritualité de plus en plus profonde. À peine était-elle revenue que la plaie de son front se rouvrit. Retirée dans l'Ermitage, partie éloignée du couvent, elle était de plus en plus immergée en Dieu. Seule la contemplation paraissait désormais compter pour elle. Tout son temps se passait en oraison. 

Les quatre dernières années de sa vie furent marquées par une très grave maladie qui l'obligea à rester au lit. Durant cette période, elle buvait peu et mangeait moins, seule l'hostie consacrée, qu'elle recevait tous les jours, lui permettait de rester en vie. Tout son être était devenue communion au Christ. Sa renommée se répandit très vite, et des gens accouraient, « même des villes et des villages les plus lointains », pour lui recommander des intentions de prières. Déjà, de son vivant, elle obtenait des miracles. 

Maintenant, malade, âgée, toute remplie de douleurs, Rita n'avait plus qu'à accepter les épreuves qui se présentaient d'elles-mêmes, comprenant que c'était là la « bonne souffrance », celle qui fait participer tout chrétien à l'œuvre de rédemption du Christ.

Son dernier hiver fut une dure saison, comme on en rencontre à Cascia, parfois séparé du monde par d'immenses congères de neige. Une cousine vint la voir et sœur Rita lui demanda une rose et deux figues de son verger. Pensant d'abord que la malade délirait, la cousine, rentrée à Roccaporena, passa près de l'ancien jardin de Rita et vit une rose toute rouge qui s'épanouit sur l'un des rosiers, alors même que la neige alourdissait les autres. Elle trouva aussi deux figues ! Avec émotion, elle cueillit la rose et les figues et les porta à la malade. 

Chaque année, le 22 mai, on bénit des roses pour les porter aux malades, comme la cousine avait porté à Sainte Rita celle du rosier miraculeux. Une bouture a été plantée dans le jardin du monastère à Cascia, et depuis cinq siècles, rien n'a pu faire périr l'arbuste, qui est devenu un grand buisson de roses pâles, très parfumées.

Pour nous, chrétiens à la vision souvent trop rivée sur ce monde, la mort est la grande échéance pénible et en général redoutée. Pour les Saints, cette mort est leur « dies natalis », c'est-à-dire le jour de leur vraie naissance, celle au Ciel. C'est le jour que la communauté chrétienne célèbre dans la joie. Si le 22 mai est si cher au cœur de tous les amis de Sainte Rita, c'est parce qu'il est l'anniversaire de son envol vers le Ciel en 1457. 

Certains biographes disent que trois jours plus tôt, Notre Seigneur lui est apparu en compagnie de la Vierge Marie. Dans un dialogue intime, Rita s'adressa au Seigneur : « Quand donc, Jésus, pourrai-je te posséder pour toujours ? Quand pourrai-je venir en ta présence ? Bientôt, mais pas encore. Et quand donc ? Dans trois jours, tu seras avec moi, au ciel ». Alors, ce fut pour Rita la grande joie, l'ultime attente dans la paix. Le troisième jour, après avoir reçu le Sacrement des malades, en présence de ses consœurs en communauté, elle demanda la bénédiction de l'Abbesse, et s'endormit doucement dans les bras de Notre Seigneur Jésus. 

Face à la mort, l'énigme de la condition humaine atteint son sommet. Nous ne sommes pas seulement tourmentés par la souffrance et la déchéance progressive de notre corps, mais plus encore par la peur d'une destruction définitive. Mais le germe d'éternité que nous portons en nous, irréductible à la seule matière, s'insurge contre la mort. 

Amen, amen, je vous le dis :  "Je vous reverrai, et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l'enlèvera. (Jn 16, 20a. 22b).  

Jésus promet à ses disciples une joie plus profonde que les deuils, que les pertes. La mort, Rita l'a connue elle aussi : la perte tragique de son mari, la mort de ses deux fils à l'aube de leur vie, et sa propre mort qu'elle a vu venir. “Votre joie, personne ne vous l'enlèvera”. Cette joie, Rita l'a goûtée jusque dans les derniers moments de sa vie. Peu de temps avant sa mort, elle demanda à une cousine d'aller lui cueillir une rose et deux figues dans son jardin de Roccaporena, en plein hiver ! Était-ce un caprice de la sainte qui sentait venir sa fin ? Ou plutôt a-t-elle voulu nous donner un signe que rien n'est impossible à Dieu, qu'il peut faire jaillir la vie là où règne la mort ? 

Une dame me parlait d'une de ses amies, atteinte d'un cancer du pancréas. Il y a deux ans, on lui avait dit qu'elle n'en avait plus que pour quelques semaines à vivre. Ayant reçu une médaille de sainte Rita, elle l'a priée avec confiance. Deux ans plus tard, cette femme est toujours vivante et se porte suffisamment bien pour apprécier la vie. Elle n'est pas guérie et elle vit chaque journée dans l'action de grâce. Elle aime dire : « Chaque matin, je suis heureuse parce que chaque journée est pour moi un cadeau, un bonus, un don. » Sa foi en Dieu et sa confiance en Rita lui ont fait accepter sa maladie qu'elle vit maintenant dans la sérénité et l'abandon confiant.

En ces jours où nous sommes, la peur s'est installée. La pandémie nous a rappelé que, malgré toutes les avancées médicales, nous restons fragiles. Beaucoup de familles ont vécu des deuils, parfois brutaux. Rita peut nous aider à traverser cette épreuve. Les roses bénies le jour de la fête de Sainte Rita, destinées en particulier aux malades, viennent manifester la tendresse de Dieu à leur égard, le respect qui leur est dû : « J'étais malade, et vous m'avez visité » (Mt 25, 36) dira Jésus. 

Demandons à Sainte Rita de venir en aide à ceux qui sont confrontés à la maladie, à la mort. Qu'elle nous aide à être davantage reconnaissants pour le don de la vie, qu'elle a célébrée jusqu'à ses derniers instants. Fidèles à la Parole du Christ, nous aidant les uns les autres, nous pourrons vivre dans la paix l'heure de notre grand passage qui deviendra ainsi notre « dies natalis », le jour de notre naissance au ciel.

Prière à sainte Rita :

" Sainte Rita, vous aimiez méditer les paroles de Jésus, vous nourrir de l'Evangile. 

Vous aviez une confiance totale en la divine Providence.

Vous aimiez de tout votre cœur Dieu et le prochain.

Obtenez-nous une foi vive, une espérance forte, une charité toujours grandissante.

Sainte Rita, sainte des causes désespérées, des causes impossibles, j'ai confiance en votre puissante intercession auprès du Seigneur.

 

Obtenez-moi de Dieu « l'espérance confiante » qui ne trompe pas et le désir ardent des biens immortels, et je vous prie instamment de m'obtenir aussi la grâce (exprimer la grâce que l'on désire).




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