Vous savez que vous êtes, que vous existez. Reliez-vous au fait d’être, d’exister. Que ressentez-vous alors ? N’est-ce pas très proche de ce que vous ressentez lorsque vous êtes présent au silence ou à l’espace ? Lorsque vous êtes vraiment détendu ou en contact avec la nature ?
Mais peut-être est-ce difficile pour vous d’en être conscient ? Alors, l’espace d’un instant, tentez de cesser d’exister, tentez de cesser d’être... Impossible n’est-ce pas ?
Bien sûr, il peut nous arriver de perdre de vue cette conscience d’être. Mais nous ne sommes pas inconscients pour autant. Et le simple fait d’être conscient souligne qu’il y a conscience, que nous l’oublions ou non. Et la preuve est là : lorsque nous essayons de cesser d’être, nous remarquerons immédiatement que cette conscience d’être ne peut nous quitter.
Si vous restez en lien avec le fait d’être, de quoi est-il fait ? Quelles sont ses caractéristiques ?
Par exemple, se modifie-t-il avec le temps ? Est-il différent maintenant de tout à l’heure ? Hier ou bien il y a dix ans, d’aujourd’hui ? Est-il différent lorsque vous êtes heureux ou soucieux ?
Prenez le temps de le constater par vous-même : la conscience d’être est toujours semblable.
De plus, si vous restez un instant avec elle, vous remarquez que ni la question de votre âge ni celle de votre sexe ne se posent. Vous remarquez aussi que, pour un instant, vos soucis disparaissent.
Difficile de croire que nos soucis s’envolent pendant un instant ? Voilà un point de première importance sur lequel nous reviendrons en détail plus loin. Mais d’ores et déjà, nous savons très bien que nos soucis s’effacent à d’autres moments, quelle que soit leur importance : lorsque nous dormons. Ils s’éclipsent aussi lorsque nous rions. Autrement dit, nous avons le plus souvent l’impression qu’ils sont constants jusqu’à leur résolution. Mais en fait, il n’en est rien.
Je vous propose de vous y arrêter une minute ou deux et de vous laisser intégrer cette donnée : un souci apparaît et disparaît au fil des heures.
Déconstruire des croyances, des idées, des points de vue et percevoir ce qui a toujours été présent et central. Voilà ce que « la perspective non duelle » propose dans un premier temps. Il ne s’agit aucunement d’adhérer à une nouvelle croyance ou à une théorie. Seulement de constater, de prendre pleinement conscience de ce qui a toujours été. Et c’est pourquoi cette approche n’est pas non plus une philosophie.
Comment cela nous permettra-t-il de voir disparaître toute souffrance ? Nous l’aborderons petit à petit. Mais retenons-le : sans ce « regard » ou cette « écoute », ou ce retour à « l’évidence de ce qui est SU » que nous venons d’expérimenter, nous ratons quelque chose d’essentiel.
Extrait du livre de Gérard: Regarder ce qui est ...et sourire. Ed. L'Originel
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