Toute
ma vie, j’ai tout fait pour le bien-être des autres. J’ai
sacrifié des années de mon existence à vouloir satisfaire mon
entourage : mon compagnon, ma famille, mes amis.
Sous ce besoin constant de « faire du bien » aux autres, de leur faire plaisir, j’ai petit à petit découvert un immense vide en moi, un puits de manque d’amour.
On disait de moi que j’étais un ange, que j’avais le cœur sur la main, que j’étais toujours là pour aider les autres, que j’avais toujours les bons mots, qu’on pouvait compter sur moi, que j’étais généreuse… et je crois que mon cher petit ego trouvait une satisfaction malsaine dans toutes ces louanges. Ces mots flatteurs me donnaient une illusion d’amour (souvent intéressé et à sens unique), mais ce vide en moi restait impossible à combler.
C’était devenu un cercle vicieux. Plus je ressentais ce besoin d’amour, plus je me tournais vers les autres, plus je les aidais… et moins je m’aidais moi-même.
Naturellement, j’attirais deux types de personnes :
Celles très centrées sur elles-mêmes, peu enclines à partager, à entretenir une relation équilibrée ou à respecter l’équilibre du donner et du recevoir, souvent là par pur intérêt.
Celles comme moi, trop généreuses, portant elles aussi la blessure de l’abandon. Ces personnes me renvoyaient, tel un miroir, ma propre blessure non guérie à travers leurs comportements. Ce reflet était en réalité une invitation à me corriger et à évoluer.
La blessure de l’abandon nous enferme dans un état sacrificiel où, pour combler notre vide intérieur et remplir notre coupe d’amour, nous croyons qu’il faut donner pour recevoir. Nous imaginons que c’est le seul moyen d’y parvenir.
Nous tombons alors dans une dépendance affective envers les autres, ignorant souvent ce que signifie réellement « recevoir » dans nos vies.
Je faisais passer les autres avant moi, parce qu’on m’a appris, dès l’enfance, qu’il fallait être bien élevée, polie et toujours serviable, qu’il fallait « être là pour son prochain ».
On m’avait ancré dans l’esprit – grâce à cette société emplie d’illusions – que « se mettre en priorité » était un acte d’égoïsme.
Ce n’est qu’après des années que j’ai compris…
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