AD Loire, registre paroissial de Marcoux, 1753.

 











Canicule ! "On respirait une fournaise de feu".

Marcoux, Loire, 1753.

Si le XVIIIe siècle appartient au petit âge glaciaire, des coups de chaleur n'étaient pas impossibles en été et en juillet 1753, on crève de chaud ! Récit du curé de Marcoux dans son registre :

"Cette année 1753 et au mois de julliet les observateurs ont prétendu que le soleil étoit si chaud qu'il n'en faloit guère qu'il ne fut au point du brûlant.

En effet de mémoire d'homme, on avoit jamais eû un tems si chaud (qui) commença le vendredy sixième julliet en augmentant, continua le samedy et le dimanche la chaleur fut la plus violente.

Le samedy, jour de moisson dans le pays, les deux tiers des moissonneurs ne purent soutenir la chaleur à (en) quitter de moissonner et le samedy au soir et le dimanche un grand nombre de personnes furent malades pour avoir trop beu (bu) pendant la journée.

A Vêpres et à la messe, les cierges ne pouvoit se soutenir à cause de la grande chaleur et s'écrasoient et tomboient.

Les herbes potagères comme blette, salade et le reste furent en partie grillées du côté du soleil. Quantité de feuilles de nos noyers furent aussi grillées du côté du soleil, les unes toutes entières, les autres à moitié.

L'eau de la Loire fut si chaude que quantité de poisson comme saumon ou autres poissons vinrent crever au bort sur le sable.

Des chevaux de carosse tombèrent roides sur le pavé de Paris.

Le lundy après midy s'ensuivit des éclairs et tonnerres effroyables, il commença à tomber quelque peu de grosse grêle à Essertine et de là dans la plaine mais le vent des nuages passa les montagnes du Lionnois (Lyonnais) et ravagea et ruina grand nombre de paroisses dans le Lionnois. On trouva des grêles qui pesoient jusqua six livres.

Quand nous ouvrions la porte de notre salle (du presbytère) il sembloit qu'on respiroit une fournaise de feu, nos chandelles ne pouvant point tenir droite dans le chandelier.

On voyoit venir les habitans pour assister aux offices en chemise ayant leurs habits sur l'épaule, les femmes dans l'église sortoit leurs mouchoirs du cou ce qui faisoit rire les gens.

Pour moi je ne pus point soutenir (la chaleur) dans ma chambre la nuit du dimanche au lundy et je couché dans la salle sur quatre cheizes (chaises); en un mot, deux degrés de chaleur de plus (et) on prétend que le soleil auroit été au brûlant".

AD Loire, registre paroissial de Marcoux, 1753.










Commentaires

  1. Et oui on oublie vite que les années précédentes ont étés aussi très chaudes mais la vie est un cycle qui revient inlassablement on à la mémoire courte.... Viendra aussi le cycles des glaces....

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire